jeudi 5 mars 2009

La vulnérabilité de la capitale

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Une vue de la rue Marie Jeanne, non loin des locaux des Archives nationales d'Haïti
(Photo: Francis Concite, 27 février 2009)
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Un tronçon rempli de déchets sur le Boulevard Harry Truman, devant les locaux de l'EDH
(Photo: Francis Concite, 27 février 2009)
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Des mares d'eau boueuse à l'angle de la rue Chareron et
du Boulevard Harry Truman dans laquelle un camion est tombé en panne
(Photo: Francis Concite, 27 février 2009)
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Un grand trou provoqué par les pluies de jeudi soir sur un tronçon de la rue Capois
(Photo: Francis Concite, 27 février 2009)
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Près du Théâtre national, le transport des personnes se fait à partir de brouettes
(Photo: Francis Concite, 27 février 2009)
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Par Michel Carlin, Le Nouvelliste, 27 février 2009

Une bonne partie de la zone métropolitaine a été paralysée ce vendredi 27 février suite aux pluies qui se sont abattues sur la capitale jeudi soir. Flash-back sur un évènement annonciateur de la saison pluvieuse.
Rues jonchées de débris de toutes sortes, certains quartiers enclavés, des tonnes de boue sur la chaussée, Port-au-Prince s'est réveillée méconnaissable ce vendredi. Ce tableau peu enviable résulte des averses qui se sont abattues sur toute la zone métropolitaine de Port-au-Prince la veille.
Le centre-ville de Port-au-Prince, les entrées Nord et Sud de la capitale... le centre commercial de la capitale étaient impraticables jusqu'au moment d'aller sous presse. Certains tronçons de rues de la zone métropolitaine restent encore enclavés. Des tonnes de détritus et des alluvions jonchent ces tronçons, causant pendant toute la journée un ralentissement de la circulation des piétons et des véhicules.
Dans certaines zones comme le Boulevard Harry S. Truman (Bicentenaire), le Boulevard Jean-Jacques Dessalines (Grand'Rue),la situation était plus que lamentable. Notre photographe n'a pas pu accéder à Martissant, en dépit du fait que ce quartier soit le lien entre le centre-ville et le Grand Sud du pays. Des résidents voulant rentrer chez eux ont dû utiliser des brouettes à traction humaine, moyennant une pitance. D'autres ont pu faire la traversée à bras d'hommes.
Dans les parages du Théâtre National de Verdure, la boue occupait la chaussée à plus de 10 centimètres d'épaisseur, a constaté un photographe du quotidien de la rue du Centre. A la Cité de l'exposition, zone logeant le Parlement haïtien, le bureau des Archives nationales, la Chambre de commerce et d'industrie d'Haïti (CCIH) ainsi que certaines représentations diplomatiques, la situation était révoltante. Dans la foulée, certains édifices privés comme publics du bas de la ville étaient difficilement accessibles aux usagers.
« L'Etat n'existe pas !, fulmine un contribuable frustré et outré devant l'ampleur de la situation. Comment comprendre que la rue logeant les locaux des Archives nationales, tout près du Sénat de la République, soit aussi salle. Et le pire, c'est que rien n'est fait pour la libérer des tonnes d'immondices qui l'occupent », ajoute cet homme qui venait de retirer une pièce au service des Archives nationales d'Haïti. Les rues donnant accès à ces institutions sont impraticables à pied.
La situation décrite plus haut n'est pas différente pour l'entrée Nord. A Cité Soleil, des résidents de certaines maisonnettes inondées ont été évacués par les autorités communales.
Au Boulevard Toussaint Louverture conduisant à l'aéroport international de Port-au-Prince, la circulation était au ralenti à hauteur de la Brasserie nationale. Juste après l'aéroport, les chauffeurs des minibus assurant le trajet Clercine/Centre-ville ont dû emprunter d'autres tronçons de route pour contourner les obstacles. Et au bas de la route de Delmas, la circulation était encore difficile en début d'après-midi.
Parallèlement, la mairie de Port-au-Prince, le Service métropolitain de collecte des résidus solides (SMCRS) et le ministère des Tavaux publics, Transports et Communications (MTPTC) n'ont pas su faire montre de diligence pour nettoyer la zone où se situent certaines institutions importantes de la capitale.
En dépit de cette situation lamentable, certaines institutions publiques continuaient à offrir leurs services aux usagers sans se soucier de débarrasser l'entrée principale des alluvions qui gênent leur accès. Mis à part la CCIH, où des hommes munis de pelles et brouettes s'activaient à enlever une partie des débris, presque toutes les institutions de la Cité de l'Exposition offraient leurs services dans ce tableau révoltant.
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