jeudi 4 février 2010

L'industrie québécoise du bois veut construire 2000 maisons

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De gauche à droite: Hervé Deschênes, vice-président de FPInnovations et Guy Chevrette, pdg du Conseil de l'industrie forestière.
Photo: Le Soleil, Erick Labbé, 4 février 2010
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Par Michel Corbeil, Le Soleil
Source: Cyberpresse, le 04 février 2010 à 15h36



(Québec) L'industrie forestière veut expédier à Haïti 2000 maisons préfabriquées, en bois, pour y aménager des quartiers pouvant résister aux séismes et même aux ouragans.

En conférence de presse, jeudi matin, à Québec, le Conseil de l'industrie forestière, le Bureau de promotion des produits forestiers et le centre de recherche privée FPInnovations ont dévoilé le projet, sans que tous les feux verts ne soient acquis, y compris le nécessaire financement par les gouvernements.

Les partenaires dans cette aventure ont pris soin de souligner qu'il ne s'agit pas d'une opération pour faire de l'argent. Comme le rapportait Le Soleil, mercredi, le bois sera fourni gratuitement; les usines fabriquant les modules le feront sans prélever un sou de profit; Ottawa et Québec seront appelés à financer l'acheminement du matériel et l'assemblage des unités en bois.

Selon les porte-parole, cela signifie que les industriels allongeraient 5 ou 6 millions $. Pour que le projet vive, les gouvernements québécois et canadien devront se partager une facture d'une dizaine de millions de dollars.

Il faudra probablement patienter pendant plusieurs mois avant que les constructions ne démarrent. La rencontre internationale prévue pour le mois de mars, à New York, sera déterminante.

Cette idée pour aider à la reconstruction a commencé à germer, au lendemain du séisme qui a dévasté Haïti, le 12 janvier. Au départ, il était question de concevoir une nouvelle génération d'abris d'urgence avec le bois. Ce matériau a la propriété d'absorber l'énergie, comme celle d'un tremblement de terre. Sa résistance est alors beaucoup plus grande que celles de l'acier et du ciment.

Au terme des échanges entre les industriels, c'est l'option logement qui a été privilégiée. Ce seront des maisonnettes, de superficie variable, pouvant servir à des fins communautaires.

Le pdg du Conseil de l'industrie forestière, Guy Chevrette, a fait valoir que le but est de former «des communautés locales», rassemblant les citoyens «à une échelle humaine».

Le directeur général du Bureau de promotion des produits forestiers - connu sous l'acronyme Q-WEB, pour Québec Wood Exportation Bureau - a insisté sur le caractère spontané du mouvement de secours qui s'est dessiné.

«L'industrie forestière (d'ici) va mal, a expliqué Sylvain Labbé. J'ai été surpris que les gens veuillent aider. Mais ils nous disaient, c'est pire chez eux!»

L'aide proposée peut apparaître marginale. Les 2000 maisons sont destinées à un peuple qui compte maintenant 1 million de sans-abri. Hervé Deschênes, le vice-président de FPInnovations, a plaidé qu'il faut briser des habitudes qui rendent les habitations vulnérables et font en sorte qu'Haïti n'arrive pas à briser le cercle de la pauvreté.

Le bois utilisé conviendra à la Perle des Caraïbes, a-t-on insisté. Il sera à l'épreuve du feu, des termites, de l'humidité, se sont fait dire les médias. Au sujet des ouragans, qui balaient fréquemment ces latitudes, Sylvain Labbé a assuré Le Soleil que, «si s'est conçu correctement, si les ?connecteurs? des armatures sont bien ancrés dans les dalles de béton, il n'y a pas de problème».

Le total de maisons pourrait être augmenté, ont signalé les porte-parole. Des contacts ont débuté avec les représentants des autres provinces pour participer à l'effort de reconstruction.

Guy Chevrette a vaguement évoqué la possibilité que l'initiative intéresse les grands producteurs de bois de la planète, comme les États-Unis, la Russie ou les pays scandinaves.

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