mercredi 13 janvier 2010

Le séisme à Haïti attendu, à défaut d'être prévisible

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Photo-Reuters, 13 janvier 2010


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Source: REUTERS

Le séisme qui a frappé la capitale d'Haïti était attendu à défaut d'être prévisible en raison de la proximité d'une « faille décrochante » qui traverse les Caraïbes, selon un chercheur de l'Institut de physique du globe de Strasbourg. Lire la suite l'article

Le tremblement de terre de magnitude 7 survenu mardi soir a provoqué l'effondrement de nombreux bâtiments à Port-au-Prince, mais on ignore pour l'heure le nombre de victimes.

« On sait que Port-au-Prince a été détruite en 1751 et en 1771 par des séismes. Si c'est la même faille qui a rompu, 250 ans après, on a accumulé suffisamment de contraintes pour produire un séisme de telle magnitude », a expliqué mercredi à Reuters Jérôme van der Woerd, qui est également chercheur au CNRS.

« Il s'agit d'une faille décrochante ou de coulissage horizontal qui traverse seulement la croûte et permet à la plaque Caraïbe de se déplacer vers l'est par rapport à la plaque Nord-Américaine », a-t-il précisé.

Au contraire des séismes résultant de la plongée verticale d'une plaque tectonique sous une autre, ceux résultant des mouvements latéraux des failles décrochantes restent superficiels. Celui d'Haïti a eu lieu à 10 ou 15 kilomètres de profondeur.

La faille qui a bougé est connue sous le nom de faille d'Enriquillo. Orientée est-ouest et longue de 300 kilomètres, elle traverse Haïti et la République Dominicaine, les deux États qui se partagent l'ancienne île d'Hispaniola et avance d'environ 8 mm par an.

Cette analyse ne rendait pas pour autant le séisme prévisible, selon Jérôme van der Woerd, des séismes de plus faible amplitude pouvant se produire dans des intervalles de temps plus rapprochés.

Doit-on s'attendre à de nouveaux séismes dans la zone, au-delà des répliques probables ?

« On est incapable de dire si ce sera dans quelques mois, quelques jours ou quelques années, mais le potentiel est là », estime le chercheur qui note que la faille n'a rompu « que » sur 50 kilomètres.

« Les contraintes aux extrémités de la rupture se sont accrues et il y encore de la place pour d'autres séismes de magnitude 7 », conclut-il.

Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet
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L'article original est publié ici.

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"La particularité du séisme d'Haïti n'est pas sa magnitude"

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