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Haïti/Travaux de déblai sur une partie de la route reliant les sections communales de Génipailler et de Gascogne construite par les citoyens de Génipailler. - Photo: Le Matin, 13 mai 2009
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«Voir un jour une automobile stationner devant leur résidence a été un rêve cher pour la plupart des habitants de Potino, le bourg principal de la section communale de Génipailler. Si pour certains ce rêve n’est pas encore concrétisé, ils ne doutent plus qu’il est possible, puisque les automobiles arrivent enfin à Génipailler »
« La construction de la route revenait toujours comme sujet dominant dans les meetings de campagne électorale dans la zone. Pourtant, avant les politiques et les autorités de Port-au-Prince, ce sont les citoyens eux-mêmes qui ont donné le ton et qui, soutenus par leur acharnement, ont matérialisé leur rêve. »
« Après plus de deux ans de travail assidu des citoyens de Génipailler, cette section communale de Cornillon/Grand-Bois est désormais accessible en véhicule motorisé. La détermination des résidents a eu raison des montagnes escarpées et des pierres géantes et sort cette région du pays de son enclavement. La construction de cette route qui relie Génipailler à la section communale de Gascoigne (commune de Mirebalais), considérée récemment encore comme une utopie par certains, est passée au stade de réalité grâce à une utilisation efficace du « cumbite » par certains leaders locaux. »
Rock André, Le Matin du 13 mai 2009
Voici l'article en entier:
DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE/INFRASTTRUCTURES / Sortir de l’enclavement par l’initiative locale
Par Rock André, Le Matin du 13 mai 2009
Un exemple à suivre
Après plus de deux ans de travail assidu des citoyens de Génipailler, cette section communale de Cornillon/Grand-Bois est désormais accessible en véhicule motorisé. La détermination des résidents a eu raison des montagnes escarpées et des pierres géantes et sort cette région du pays de son enclavement. La construction de cette route qui relie Génipailler à la section communale de Gascoigne (commune de Mirebalais), considérée récemment encore comme une utopie par certains, est passée au stade de réalité grâce à une utilisation efficace du « cumbite » par certains leaders locaux.
Voir un jour une automobile stationner devant leur résidence a été un rêve cher pour la plupart des habitants de Potino, le bourg principal de la section communale de Génipailler. Si pour certains ce rêve n’est pas encore concrétisé, ils ne doutent plus qu’il est possible, puisque les automobiles arrivent enfin à Génipailler.La construction de la route revenait toujours comme sujet dominant dans les meetings de campagne électorale dans la zone. Pourtant, avant les politiques et les autorités de Port-au-Prince, ce sont les citoyens eux-mêmes qui ont donné le ton et qui, soutenus par leur acharnement, ont matérialisé leur rêve.
La genèse de l’initiative
Le pasteur Jean Ulrick Paulémon et son cousin, Joseph Paulémon, font partie d’un groupe de citoyens originaires de Génipailler qui ont pris l’initiative de construire cette route pour relier Génipailler à Gascoigne. Fatigués d’avoir trop longtemps attendu une main externe pour tracer cette voie de communication, ils ont décidé un beau jour de se lancer, en organisant tous les samedis des « cumbites ». Ils n’avaient pour tous matériels que des pioches, des houes et des machettes, mais comptaient sur leur détermination. Progressivement, des bénévoles sont venus leur prêter main forte, soit par des contributions financières, soit par une participation active dans les « cumbites ». Ils ont fait quelques avancées, mais ont buté en cours de route contre des écueils de taille. Le tracteur qu’ils ont loué est tombé en panne à plusieurs reprises. Ce qui les a ralentis dans leur progression. Avec l’aide du député Gasner Douze, les instigateurs du projet ont reçu une subvention de 250 000 gourdes du gouvernement. Ce fonds a été utilisé notamment pour couvrir les dépenses en carburant du tracteur.
Malgré tous leurs efforts, la bataille n’est pas encore totalement gagnée pour les leaders communautaires de Génipailler. La route étant en terre battue, elle est très vulnérable aux effets néfastes de l’eau de pluie qui peut facilement la dégrader. Ce qui nécessiterait des travaux de consolidation de plus grande envergure, qui pour l’instant, ne peuvent être exécutés par les citoyens.
La réalisation de cette route contribuera à mettre en valeur la splendeur de ce coin reculé du pays. La localité de Potino, chef-lieu de cette section, surprend toujours agréablement les visiteurs par son charme et la beauté de son paysage. Une couverture végétale luxuriante surplombe le flanc des montagnes entourant le bourg et lui vaut une atmosphère de paix et de bien-être. Deux cours d’eau baignent Potino, l’un à température froide et l’autre, plus ou moins tiède. Ils se rencontrent en confluent pour former une autre rivière dont la température varie entre celles des deux premiers cours d’eau. Les habitants de Génipailler considèrent la construction de cette route comme un nouveau pas franchi pour la mise en place des infrastructures de base dans cette section communale. En effet, cette localité a une forte carence en infrastructures, que ce soit sur le plan de l’éducation, de la santé ou des services sociaux de base.
Dans le cadre du Projet de développement communautaire participatif (Prodep), un moulin à grains doit se construire bientôt dans la zone. En outre, sous le leadership du pasteur Jean Ulrick Paulémon, Génipailler est sur le point de disposer d’un dispensaire. Le local est en phase d’achèvement et commence déjà à accueillir ses premiers patients.
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NDCDP-Génie civil.-
Avec environ l'équivalent de 14% seulement du budget de dépenses annuelles de la Minustah en Haïti (soit 14% de 601,5 millions de dollars US en 2008-2009), on aurait pu doter chacune des 140 communes de la République d'un tracteur D8T de 2008. Un tel engin aurait permis, entre autres choses, à la commune de Cornillon (Ouest) de réaliser les travaux de déblai de la route désenclavant ainsi la section communale de Génipailler.
Doter chaque commune de la République d'un tracteur (ou plus concrètement d'un minimum de matériels de travaux publics) aurait été une façon pratique et efficace pour l'ONU et la Minustah de répondre à une demande justifiée du Président René Préval: remplacer progressivement les tanks par des tracteurs.
À l'actif du gouvernement actuel, il convient de reconnaître que la section communale de Génipailler est, dans la commune de Cornillon, la seule à bénéficier d'un projet dans le budget national, selon les informations disponibles sur le site Web du Ministère de l'Économie et des Finances. Il s'agit de la réhabilitation de la route de Cornillon au coût de 3 millions de gourdes. Les travaux ont démarré le 13 mars 2008. Quatre-vingt-treize pourcents (93%) des montants alloués ont déjà été dépensés, selon les données du Ministère de l'Économie et des Finances. Programme: Prodep; bailleur: Gouvernement haïtien; organisme: BMPAD. Voir note (1) ci-dessous.
Le gouvernement aurait pu inclure dans son projet de réhabilitation de la route de Cornillon, le désenclavement de la section communale de Génipailler.
La photo du déblai montrée ci-dessus ne montre l'existence d'aucun fossé de drainage longitudinal des eaux de pluie (voir côté droit sur la photo). De plus, à l'endroit où un groupe de personnes sont debout (voir côté gauche sur la photo), il semblerait qu'un petit ouvrage de protection de la route contre l'érosion soit nécessaire à cet endroit. Cet endroit pourrait aussi être l'exutoire d'un drain transversal, si la topographie (profil longitudial et profil transversal) s'y prétait, ce qui en a tout l'air, en examinant la photo.
Il semble que nos ingénieurs civils haïtiens, qui travaillent dans le milieu, pourraient se regrouper pour former des équipes de bénévoles, donnant aux populations des zones reculées un petit appui technique dans leurs petits projets communautaires propres. Le Coin de Pierre-Génie civil et son administrateur qui connaît un peu le sujet, pourraient volontiers y participer à distance, bénévolement.
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(1)
Génipailler: section communale de la commune de Cornillon dans le département de l'Ouest.
Gascogne: section communale de la commune de Mirebalais dans le département du Centre.
Cliquer sur le lien ci-après (entrer le mot public si un nom d'utilisateur est demandé; entrer encore le mot public si un mot de passe est demandé). Quand la carte des départements est affichée, cliquer sur le département de l'Ouest puis sur la commune de Cornillon pour voir la section communale de Génipailler. Revenir à la carte des départements pour cliquer sur le département du Centre, puis sur la commune de Mirebalais pour voir la section communale de Gascogne. En plaçant le curseur sur la section communale désirée, on peut voir apparaître en médaillon le montant du budget de développement pour la section communale en question.
//Carte montrant un croquis des départements:
http://www.mis.mefhaiti.gouv.ht/projectmismef6/mefdeplist_admin.php?cmd=resetall
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//Banque de données du MEF:
http://www.mis.mefhaiti.gouv.ht/projectmismef6/mefLesProjetslist_admin.php?showmaster=mefsection&id_section=13405
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Sh,
RépondreSupprimerIl s'agit là d'initiatives louables des communautés locales qui généralement bénéficient très peu d'un support technique et logistique des entités gouvernementales(MTPTC, MARNDR..).Elles-mêmes d'ailleurs très peu pourvues tant en personnel qualifié qu'en équipement.Alors,je pense tout de suite à cette flotte de matériel acquis récemment à partir des fonds nationaux de Pétrocaribe..(Cent Millions de dollars approx).On pourrait alors équiper les directions départementales et leur donner bien sûr avant la formation et l'encadrement appropriés pour la gestion de leur parc ,constituer une cellule spéciale d'intervention(qui existait autrefois aux TPTC sous le nom d'USI : Unité Spéciale d'Intervention)dont le rôle serait d'effectuer des activités ponctuelles et de venir en support aux directions départementales quand nécessaire et reprendre l'expérience du SLELC : Service de Location d'Equipements Lourds qui existait aux TPTC et qui donnait accès aux petites et moyennes entreprises à des équipements de Génie civil à un prix compétitif..
Ainsi les Collectivités locales pourraient,de concert avec les Directions Départementales élaborer les programmes annuels de travail qui seraient inclus au Budget de la République.On arriverait finalement au Budget-Programme dont on parle à chaque fois qu'il faut voter le Budget au Parlement.Un outil indispensable à tout Pays qui veut résolument se lancer sur la voie du développement et de la transparence car il l'astreint à la planification de ses activités et à leur évaluation ex-post.
Ch
EN GUISE DE COMMENTAIRES SUR TES REFLEXIONS AUTOUR DU PROJET DE GENIPAILLER
RépondreSupprimerMon cher Pierre,
Il s'agit là d'un cas type qui met en exergue l'absence de l'Etat dans les différentes Régions du Pays, en particulier dans les Sections communales. Ces dernières sont quasiment dépourvues de tout support logistique et d'encadrement technique, ce, dans presque tous les domaines. Les "projets" sont pour la plupart le fruit d'initiatives personnelles quand ils ne sont pas conçus par des ONG qui semblent échapper à tout contrôle du Pouvoir central.
Le MTPTC n'est plus celui des années 70-80.Les Directions Départementales n'existent que de nom; des activités sont souvent exécutées dans une juridiction à l'insu du Responsable départemental qui voit souvent arriver dans sa zone d'influence une brigade en vue de l'exécution de tâches qui organiquement lui reviendraient. La présence des Directeurs départementaux du Sud et des Nippes n'avait pas été notée lors de la signature du Contrat pour l'exécution de l'axe Cayes-Jérémie...
En réalité, les représentants des entités locales: mairies, casecs...etc. devraient pouvoir s'asseoir avec les différents Directeurs départementaux en vue d'élaborer le plan de travail ( court, moyen, long terme) nécessaire au désenclavement et au développement de la région.
Une fois dépouillées et articulées ces idées de projets serviraient de base à l'élaboration d'un Budget-Programme tant réclamé par les Parlementaires pour le vote du Budget de la République. Un outil important de gestion en ce sens qu'il permet une planification des différentes activités et aussi et surtout leur évaluation ex-post et la justification de tous écarts.
Quand à l'équipement requis pour l'exécution des travaux, le Pays vient de se doter, à partir des fonds de Petro caribe, d'une imposante flottille estimée à cent millions de dollars américains. Ceci n’empêche certainement pas le remplacement des chars de la Minustah par des engins de construction au bénéfice d’un pays visiblement pas en guerre.
Il convient alors de structurer les Directions départementales (personnel frais provenant des universités et formation continue) et de les équiper en vue de leur permettre de faire face à leurs missions.
On pourrait également reprendre au sein du MTPTC l'expérience de la brigade dénommée SLELC: Service de Location d'Equipements Lourds de Construction dans le but d'aider les petites et moyennes entreprises de construction en mettant à leur disposition, à prix modique, le matériel requis pour l'exécution de leurs contrats. Cette entité se chargerait également de la formation et du recyclage des opérateurs et mécaniciens d'engins lourds.
Une telle approche permettrait au MTPTC de remplir efficacement son rôle et éviterait que des expériences identiques à celle de Génipailler ne se reproduisent, une expérience où une communauté se défonce pour mettre en place des infrastructures tout à fait hors normes condamnées à être non fonctionnelles après la première bonne averse...
Lionel Duvalsaint, Ing
17 mai 2009