mercredi 25 mai 2011

Haïti/Réseau routier/Longueur des tronçons éligibles au financement par le FER

Par Dr. Pierre Montès

LCDP-Génie civil, 25 mai 2011


Le petit réseau routier d'Haïti (environ 4 000 km de routes) est peu ou pas entretenu.
De plus le réseau est très discontinu à cause de l'absence d'ouvrages d'art (ponts) à de nombreux endroits sur le réseau.
Le FER (Fonds d'entretien des routes) a été créé en 2003 pour financer l'entretien des routes.

Voici les longueurs des tronçons éligibles au financement du FER pour l'entretien.

Période 2008-2010

1) Tronçons de routes éligibles au financement du Fonds d'Entretien des Routes (FER)

Routes primaires: 732,8 km
Routes secondaires: 870,29 km
Routes tertiaires: 389,45 km

Total: 1992,54 km


2) Voies urbaines éligibles au financement du Fonds d'Entretien des Routes (FER)

Voies en asphalte: 191,14 km
Voies en adoquin: 45,07 km

Total: 236,21 km


Période 2010-2012

1) Tronçons de routes éligibles au financement du Fonds d'Entretien des Routes (FER)

Routes primaires: 874,50 km
Routes secondaires: 999,29 km
Routes tertiaires: 389,89 km

Total: 2263,68 km


2) Voies urbaines éligibles au financement du Fonds d'Entretien des Routes (FER)

Voies en asphalte: 200,99 km
Voies en adoquin: 45,07 km

Total: 246,06 km


Remarque

Le site Web du FER ne fournit aucun rapport sur les travaux d'entretien qui auraient été réalisés durant la période 2008-2010 ou qui sont en cours de réalisation durant la période 2010-2012.

La lecture des tronçons et des chiffres relatifs aux routes éligibles au financement du FER pour leur entretien laisse supposer, jusqu'à preuve du contraire, que les tronçons retenus en 2008-2010 n'auraient pas été entretenus et ont été reconduits en 2010-2012 et donc, qu'il n'y a pratiquement pas (ou presque pas) eu d'entretien financé par le FER ! À peu d'exceptions près, les chiffres (km de routes ou de voies urbaines) et les tronçons fournis dans les dix départements géographiques du pays sont pratiquement les mêmes. Au moment d'écrire ces lignes (mai 2011), on se demande si l'entretien des tronçons prévus pour la période 2010-2012 a déjà commencé.


L'entretien permanent du réseau routier national devrait être aussi une priorité pour le gouvernement haïtien. Il s'agirait ici d'un cinquième «e» (e = entretien) qui s'ajouterait aux quatre «e» (quatre axes de priorité) déjà retenus par le Président Michel Martelly. Les chiffres (nombre de km) contenus dans les documents du FER sont insignifiants. Il est temps de bien poser et de résoudre le problème des routes et de leur entretien; celui des voies urbaines aussi, dans les 140 communes du pays.

De plus, il faudra peu à peu extensionner le petit réseau routier dans le but de désenclaver le pays en dehors. D'où un sixème «e» (e = extension du réseau routier national) à ajouter comme sixième axe de priorité au programme du Président Martelly.

L'extension et l'entretien du réseau de routes dans les dix départements géographiques d'Haïti est un secteur où un bon nombre d'emplois peuvent être créés.

Un réseau de routes continu et bien entretenu est une infrastructure indispensable au développement du pays. La route permet le mouvement des personnes, permet les échanges entre les régions; elle permet à l'État d'assurer les services de base aux citoyens de toutes les régions du pays. Le réseau routier est comme le réseau sanguin d'un être vivant. En regardant le réseau routier sous cet angle imagé, sa nécessité apparaît encore plus évidente. Le réseau routier permet aux enfants d'aller à l'école, aux enseignants de se présenter régulièrement dans leurs écoles, leurs lycées, aux forces de police et forces armées d'assurer la sécurité partout et en tout temps, aux malades, aux infirmières, aux médecins de se rendre à l'hôpital, aux juges, aux avocats de se rendre au tribunal partout dans le pays, aux percepteurs d'impôts de collecter les taxes qui rempliront les coffres de l'État, aux petits agriculteurs de vendre leurs produits, aux touristes de visiter ce beau pays dans un temps raisonnable dont la durée est connue à l'avance, etc.


N.B. Bien sûr, il y a aussi le transport maritime: aménagement des ports, acquisition/location et mise en opéation d'une «flotte» de bateaux permettant de transporter voyageurs et marchandises d'un port à l'autre le long des côtes d'Haïti.

Il y a aussi le transport aérien: aménagement de pistes d'attérrissage tant pour la liaison des villes du pays que pour la liaison des régions du pays avec le monde.

Il y a enfin le transport ferroviaire qui ne serait pas à négliger: penser à la Suisse, à la France par exemple.

À suivre.

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Dernière mise à jour: 26 mai 2011
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À lire aussi:
1) Le réseau routier de quelques pays de la Caraïbe observé à l'aide de Google Map

2) Relation entre la densité du réseau routier et la densité de population des pays du monde

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