Par Mickaël Bosredon
CONSTRUCTION - Les normes antisismiques appliquées aux bâtiments ont évité des dégâts plus importants encore…
«Les constructions ont plutôt bien résisté, semble-t-il.» Pour les spécialistes du bâtiment et du génie civil, les premières images de la catastrophe naturelle au Japon «n’ont pas montré de destruction importante». L’institut technologique FCBA, spécialisé dans les constructions bois, met tout d’abord en avant la forte proportion de résidences en bois sur l’île. «Dans ce pays, à peu près 50% des constructions résidentielles sont en bois, c’est moins que les Etats-Unis (90%), mais beaucoup plus que la France (10%). Or ce matériau résiste mieux aux tremblements de terre que le béton. Un séisme est une force qui attrape un bâtiment par le bas, et qui le secoue très fort, donc moins la structure est lourde, mieux elle tient» résume Laurent Le Magorou, ingénieur construction-bois.
Pour le président de l’association française du génie parasismique, Philippe Biche, «le plus important est de construire des bâtiments parasismiques et de ce point de vue le Japon est un pays bien préparé. L’île est sismique sur toute sa longueur, les Japonais construisent donc en fonction depuis des années. Il s’agit essentiellement de contrer les effets horizontaux exercés sur les bâtiments en cas de mouvements de terrain, alors que d’ordinaire ils ne subissent que des effets verticaux.» L’ensemble du pays n’est toutefois pas logé à la même enseigne. «Il reste encore des constructions anciennes qui ne sont pas conformes aux normes. D’ailleurs une étude de l’institut d’architecture après le tremblement de terre de Kobe en 1994, avait démontré que les dégâts les plus importants avaient eu lieu dans les quartiers les plus anciens.» Mais à chaque tremblement de terre le Japon reconstruit aux normes antisismiques, et se renforce donc davantage.
Laurent Le Magorou explique que «les bâtiments doivent répondre à des critères de «non-effondrement», pour au moins rester debout durant une secousse, quitte à devoir les raser par la suite s'ils ont été trop secoués. Les critères de sécurité pour les bâtiments type hôpitaux sont eux encore supérieurs, bien entendu.»
La probabilité d’un séisme majeur au Japon a été fixée à un tous les 25 ans, explique Laurent Le Magorou, contre un tous les 475 ans en France. «On n’est sans doute pas près d’en voir un aussi fort chez nous. Mais si cela devait arriver, les dégâts seraient beaucoup plus importants qu'au Japon, même dans les zones les plus sismiques comme Nice.»
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