samedi 30 janvier 2010
Haïti/30 ans de l'ISPAN
L'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) fêtait en 2009 ses trente ans. Je me rappelle très bien sa création en 1979. J'étais, à ce moment-là, jeune Directeur de la Division Technique à la Faculté des Sciences (FDS). L'architecte Albert Mangonès était alors une sorte de monument national vivant. Il fut, en ce temps-là, à mes yeux, l'«âme» de l'ISPAN.
Mille neuf cent soixante dix-neuf (1979): on dirait que c'était hier...
Cliquez sur le lien suivant pour lire un résumé de l'histoire de l'ISPAN:
Haïti/ISPAN/ Bulletin no. 8/numismondo.com.
Haïti-séisme/ISPAN/Bulletin no. 9, 1er février 2010 - Photos prises par l'ingénieur-architecte Daniel Élie
Il s'agit d'un relevé photographique partiel, mais impressionnant, des dégâts du séisme du 12 janvier. Il est réalisé par un professionnel en architecture qui se passe de toute présentation: l'ingénieur-architecte Daniel Élie.
Ces images constituent le numéro 9 du Bulletin de l'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN).
Pour consulter ce Bulletin, cliquez sur:
Haïti-séisme/ISPAN/Bulletin no. 9 .
vendredi 29 janvier 2010
Haïti-séisme/Fissure longitudinale sur la route de Léogâne - vidéo amateur
Voici un vidéo montrant une fissure verticale dans l'infrastructure et la structure de la chaussée le long de la ligne de contact entre l'accotement et la couche de béton bitumineux.
Cliquez sur le lien: Haïti-séisme/route de Léogâne.
Vous pourrez également voir d'autres vidéos reliés aux dégâts/conséquences du séisme à Léogâne. Par exemple, cliquez sur: Léogâne.
jeudi 28 janvier 2010
Haïti/ Le Palais National de l'architecte Georges Baussan
Amies et amis internautes,
Le Bulletin de l'ISPAN, no. 6, de novembre 2009 est consacré presque exclusivement au Palais national qui allait s'effondré deux mois plus tard au cours du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Cliquez sur le lien suivant pour lire le bulletin de 8 pages:
ISPAN/Palais national: haiti-montreal.org .
Vous pourrez aussi trouver ce même bulletin dans:
ISPAN/Palais national: touthaiti.com.
ou,
ISPAN/Palais national: numismundo.com .
mardi 26 janvier 2010
Haïti-après séisme/Note de presse de l'Association Haïtienne des Entreprises de Construction (AHEC)
Un rude coup vient d’être porté à ce Pays que nous aimons tous. Toutes les familles haïtiennes ont été pratiquement frappées et notre Drapeau est en berne…Une partie de la faille centrale traversant l’Ile a bougé…Que de biens et de vies détruits ! Que de blessés et de nouveaux handicapés ! Que de traumatismes !
L’Association Haïtienne des Entreprises de Construction (AHEC) s’incline devant toutes ces dépouilles tout en présentant ses plus sincères condoléances aux familles éplorées et envoie ses vives sympathies aux autres victimes du sinistre du 12 janvier écoulé.
Quant aux Membres de l’AHEC qui ont également été frappés, je leur présente au nom de l’Association le fraternel support requis en cette bien pénible circonstance.
Je saisis cette occasion pour vous informer que le VP de l’Entreprise canadienne qui doit exécuter les travaux de construction de l’Académie de Police à Ganthier se trouvait déjà à l’Hôtel Montana lors du séisme. Une rencontre avec l’AHEC et d’autres secteurs était programmée pour le 14 janvier…Il est sous les décombres…..L’AHEC présente donc à sa famille, son Entreprise et à l’Ambassade du Canada ses sincères regrets pour ce départ précipité.
La phase des recherches de survivants a officiellement cessé…Il s’agissait alors d’un travail pour lequel nous n’avons pas d’expertise.
Vient donc de débuter la phase dite de reconstruction qui présuppose forcément le nettoyage des zones affectées tant à Port au Prince que dans les villes de province concernées. L’AHEC peut et doit y intervenir de manière concertée et devra par la suite jouer, avec d’autres, un rôle réel dans la reconstruction de notre nouveau Pays. Je salue d’ailleurs le concours bénévole apporté par certains Membres de l’Association lors de la réalisation de la première phase des activités.
De plus, l’AHEC mettra en place une cellule de réflexion sur les nouvelles approches dont devraient désormais bénéficier les constructions en Haïti et surtout sur l’aménagement des espaces. Il s’agit de normes parasismiques déjà existantes dans la région (Guadeloupe, Porto-Rico…) et qui pourraient être adaptées aux spécificités locales.
Une rencontre à l’extraordinaire s’avère donc nécessaire et je demande au Secrétaire de l’Association de prendre les dispositions appropriées en vue d’organiser cette rencontre au plus tôt.
Lionel Duvalsaint, ing.
Président de l’AHEC
25 Janvier 2010
dimanche 24 janvier 2010
Haïti-après séisme/Entrevue accordée par le Premier ministre J.M. Bellerive à la journaliste Nancy Roc
À la veille de la conférence de Montréal qui se tiendra le 25 janvier, le PM Bellerive a accordé une entrevue à Nancy Roc de Radio-Métropole.
Cliquez sur le lien suivant pour écouter cette entrevue: Radio-Métropole/Nancy Roc.
Ou bien cliquez sur: Entretien PM Bellerive avec Nancy Roc.
Haiti-séisme/Dommages au bâtiment de la Faculté des Sciences
vendredi 22 janvier 2010
Haïti-séisme/ Photos postées à MetropoleHaiti.com
En cliquant sur le lien suivant, vous pourrez voir un à des centaines de photos des dégâts causés par le séisme du 12 janvier 2010: MetropoleHaiti.com.
Haïti-séisme/Communiqué spécial de l'Ordre des Ingénieurs du Québec
En tant que membre en règle, j'ai reçu de l'OIQ un communiqué spécial émis par sa présidente, Madame Maud Cohen, ing.
Prenez lecture du communiqué de l'OIQ en cliquant sur Haïti-séisme/OIQ.
Pierre Montès, Ph.D., ing.
jeudi 21 janvier 2010
Aléa et risque sismique en Haïti
Conseiller Technique au Bureau des Mines et de l’Energie (BME)
Il s'agit d'un document de 5 pages en fichier pdf.
Il n'est pas daté. Selon les dates de certaines des références bibliographiques citées par l'auteur, on peut déduire que le document date de 2006 ou soit plus récent.
Pour le lire, cliquez sur Prepetit.
Le Coin de Pierre - Génie civil remercie l'ingénieur Lionel Duvalsaint de lui avoir communiqué ce lien.
mercredi 20 janvier 2010
Haïti-séisme: Photos et vidéos du journal Le Nouvelliste
Le lien suivant vous permettra d'accéder au site Web du journal Le Nouvelliste.
Vous pourrez alors y voir un grand nombre d'immeubles endommagés ou détruits, en photos et en vidéos.
Cliquez sur: Haïti-séisme/Le Nouvelliste.
Compliments au journaliste pour son travail.
Nous espérons que le journal rendra ce document disponible pour un temps illimité...
lundi 18 janvier 2010
Haïti-séisme/ Jacmel en photos
dimanche 17 janvier 2010
«Port-au-Prince dévasté»
Voici un lien vers un document mis en ligne par lefigaro.fr.
Vous pourrez visualiser un échantillon représentatif des dégâts à partir d'une carte interactive de la capitale d'Haïti qui ne l'est, maintenant, que sur papier:
Cliquez sur: Haïti-séisme/lefigaro.fr, 15 janvier 2010, 19:01.
vendredi 15 janvier 2010
Haiti-Earthquake/ Scientists warned Haitian officials in 2008 that the country was ripe for a major earthquake
Fri Jan 15, 5:21 AM
By Rick Callahan, The Associated Press
INDIANAPOLIS - Scientists who detected worrisome signs of growing stresses in the fault that unleashed this week's devastating earthquake in Haiti said Thursday they warned officials there two years ago that the country was ripe for a major earthquake.
Their sobering findings, presented during a geological conference in March 2008 and at meetings two months later, showed that the fault was capable of causing a 7.2-magnitude earthquake - slightly stronger than Tuesday's 7.0 quake that rocked the impoverished country.
Though Haitian officials listened intently to the research, the nearly two years between the presentation and the devastating quake was not enough time for Haiti to have done much to have prevented the massive destruction.
"It's too short of a timeframe to really do something, particularly for a country like Haiti, but even in a developed country it's very difficult to start very big operations in two years," said Eric Calais, a professor of geophysics at Purdue University.
Their conclusions also lacked a specific timeframe that could have prodded quick action to shore up the hospitals, schools and other buildings that collapsed and crumbled Tuesday, said Paul Mann, a senior research scientist at the University of Texas' Institute for Geophysics.
At the time of the earthquake, which the international Red Cross estimates killed 45,000 to 50,000 people, Haiti was still trying to recover from a string catastrophes. In 2008 alone, it was hit four times by tropical storms and hurricanes. The country also suffers from a string of social ills including poverty, unstable governments and poor building standards that make buildings vulnerable in earthquakes.
"Haiti's government has so many other problems that when you give sort of an unspecific prediction about an earthquake threat they just don't have the resources to deal with that sort of thing," Mann said.
In March 2008, Calais and Mann were among a group of scientists who presented findings on the major quake risk along the Enriquillo fault during the conference in the Dominican Republic, which shares the island of Hispaniola with Haiti. Their conclusions were based both on geologic work Mann conducted along the same fault and recent findings by Calais.
Calais had detected rising stresses along the fault using global positioning system measurements that showed that the Earth's crust in the area where the fault traverses southern Haiti was slowly deforming as pressure grew within the fault.
That pressure, paired with Mann's work and the fact that the last major quake in the area was in 1770, led to the prediction that the fault could produce a 7.2-magnitude temblor.
Calais said he also presented the findings to officials in Haiti during a series of meetings in May 2008 that included the country's prime minister and other high-ranking officials. He said he stressed to the officials that if they did nothing else they should at least begin reinforcing hospitals, schools and key government buildings to weather a strong quake.
"We were taken very seriously but unfortunately it didn't translate into action," he said. "The reality is that it was too short of a timeframe to really do something, particularly for a country like Haiti struggling with so many problems."
Calais said Haiti has no seismic stations for monitoring quake activity, while adjoining Dominican Republic has a small seismic network.
Although the specific risks of the fault zone near Haiti's capital, Port-au-Prince, may not have been known until recent years, the region has a long history of major earthquakes, said Carol Prentice, a U.S. Geological Survey research geologist based in Menlo Park, Calif.
Those include earthquakes that destroyed Jamaica's capital, Kingston, in 1692 and 1907, that also occurred along the Enriquillo fault, which extends hundreds of miles through the Dominican Republic, Haiti and Jamaica.
She said Calais' GPS studies were the first along the fault to quantify the potential quake risk in the heavily populated Port-au-Prince area.
Prentice said she, Calais and Mann had sought U.S. government funding over the years for detailed excavations in southern Haiti to document evidence of past quakes in soil layers along the fault but that work has not yet been funded.
"It's entirely possible that we'll see additional quakes along this fault in the years to come. But we really don't know the risk if those studies aren't done," she said.
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This article comes from: Yahoo .
Please, read also: Phoenix Delacroix.
40.000 morts déjà enterrés à Haïti, 100.000 de plus redoutés
Par Catherine Bremer et Andrew Cawthorne
"Il y a encore beaucoup de gens sous les décombres", a-t-il poursuivi.
"Les trois-quarts de Port-au-Prince devront être reconstruits, pas seulement les quartiers totalement détruits, mais aussi les endroits où il y a énormément de maisons avec des dégâts structurels", a-t-il dit.
Interrogé sur les ressources dont dispose le gouvernement pour faire face à l'urgence sanitaire, le ministre a répondu: "Nous n'avons même pas une compresse (...) Nous attendons du matériel et des médicaments. Une partie est déjà arrivée et nous en sommes reconnaissants", a ajouté le ministre.
Haïti-séisme - 12 janvier 2010 / Quelques images
6.- Débris du Palais des Ministères
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7.- Débris du Palais de Justice
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jeudi 14 janvier 2010
Haïti-séisme: les secours commencent à arriver
- Haïti: l'aéroport de Port-au-Prince saturé - secours-france2.fr
- Nicolas Sarkozy annonce une conférence sur Haïti - conférence-reconstruction ? france2.fr
- Autres nouvelles du jour: Chaos à Port-au-Prince-france2.fr
Haïti/Port-au-Prince: Séismes de 1751, de 1770, ... et de 2010
Dans les circonstances tragiques que nous vivons, il paraît opportun de présenter quelques extraits de l'ouvrage de Georges Corvington,
Port-au-Prince au cours des ans , La ville coloniale, 1743-1789,
Imprimerie Henri Deschamps, Port-au-Prince, 1975, 213 pages et Appendices.
N.B. Les extraits ont été choisis et transcrits par LCDP-Génie civil. Le travail a été fait avec soin. Cependant, s'il y a des fautes de frappe, nous prions le lecteur de nous en excuser.
Des parallèles pourront être faits par chacun de nous entre les séismes de 1751 et de 1770 décrits ci-dessous et celui survenu le 12 janvier 2010 et dont il est question dans, par exemple, LCDP-séisme 2010.
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1.1) 1751, 18 octobre.- Séisme
(Corvington (1975), page 37)
«Dans l’après-midi du 18 octobre 1751, deux fortes secousses sismiques d’une durée de trois minutes ébranlèrent la ville. Les Port-au-Princiens terrifiés gagnèrent les rues. Les dommages furent néanmoins insignifiants et se soldèrent par des fissures aux murs des maisons.»
«À partir de cette date, Port-au-Prince va connaître des jours d’anxiété. Précédées de gros grondements souterrains, des secousses intermittentes les unes moins violentes que les autres, font tressaillir le sol.»
«Enfin, le 21 novembre,… »
1.2) 1751, 21 novembre - Séisme
(Corvington (1975), pages 37-39)
«Enfin, le 21 novembre, après une commotion particulièrement forte, se produit la catastrophe que tout le monde appréhendait : l’effondrement de la cité ! On emprunte à Moreau de Saint-Méry, le peintre génial du Saint-Domingue d’avant la Révolution, la relation de cette calamité : »
« ‘Le 21 novembre, à 8 heures du matin, durant un calme profond, il y eut une légère secousse de tremblement de terre au Port-au-Prince. Des secousses plus violentes suivirent. Une seule des maisons en de maçonnerie ne fut pas renversée. Quelques-unes de charpente tombèrent. Les casernes, le magasin général et une aile de l’intendance s’écroulèrent. Le 22, les bâtiments qui avaient résisté la veille furent détruits, et du 19 au 22, la terre ne fut pas stable un seul instant. Le soir et le matin, un bruit comme celui d’un canon souterrain annonçait de nouvelles agitations. Du 22 novembre au 8 décembre, il y eut 25 secousses… ’ »
«Durant ces jours d’angoisse, la population vit sous la tente : Port-au-Prince est transformé en un camp de bédouins. Pour comble de malheur, une épidémie de fièvre maligne sw déclare. Elle durera quatre longs mois.»
«Le bilan du désastre est impressionnant. Des rares maisons encore debout, pas une qui ne soit lézardée. Les édifices gouvernementaux sont renversés ou endommagés. L’église est en ruines. Les fortifications n’ont pas mieux tenu ; la batterie de l’Ilet est complètement hors d’usage et celle des Trois Joseph anéantie… Pas de pertes de vies humaines heureusement, mais sur les villages, le malheur a buriné ses traits… »
«Le séisme ayant renversé l’hôtel du Gouvernement mis en chantier par Maillart, on entame la restauration de la grand’case de Bretton des Chapelles, fendillée de tous côtés, et où logeait encore le gouverneur. Quant aux chantiers de l’hôtel du Gouvernement, ils sont simplement abandonnés.»
«Les casernes, tès endommagées, présentent un aspect lamentable. Nègres et soldats se sont déjà mis à l’œuvre pour des réparations d’importance.»
«L’Intendance n’a pas mieux résisté aux commotions telluriques. Elle ne se maintient que par miracle. Laporte de Lalanne y fait entreprendre des travaux de réfection… Les paroissiens se démènent pour trouver à leur curé une nouvelle demeure, car l’ancien dépôt à bagasse qui était sa maison, tombant dans le domaine de l’Intendance, nouvellement agrandi, il lui faut vider les lieux.»
«L’église s’était totalement effondrée. Remettant à plus tard l’édification d’un temple digne du Créateur, les habitants construisent hâtivement, place de l’Intendance, à côté de l’ancienne sucrerie, une chapelle provisoire en clisses.»
«Incapables de recevoir des réparations, les magasins du roi sont réédifiés au bas d la ville, sur un terrain voisin de la mer (1). On oriente l’entrée sur la rue de Rouillé 920. Tout à côté, on entreprend les travaux de consolidation des hangars qui logent l’atelier des nègres du roi.»
«…Le sol de Port-au-Prince a enfin retrouvé sa rassurante stabilité. Le souvenir des jours de terreur commence à s’estomper. La joie de vivre est revenue, et avec elle, le goût du confort et de la frivolité. Les maisons démolies sont remises en chantier, mais rares les propriétairesqui persévèrent dans l’idée de ne rebâtir qu’en bois : on est tellement mieux logé dans une bonne maison en maçonnerie ! »
2) 1770, 3 juin - Séisme
(Corvington (1975), pages 74-84)
«… Mais ce qui commença à inquiéter fort la population de la ville, ce fut la réception successive de secousses sismiques dès le début de l’année 1770. Dans la mémoire de tous, 1751 était restée comme une année de cauchemar, et le moindre tremblement de terre occasionnait des frayeurs mortelles…Il était écrit cependant que Port-au-Prince dût, cette fois, payer à la nature un tribut bien plus considérable.»
«On avait, le 3 juin 1770, célébré avec éclat en l’église paroissiale la fête de la Pentecôte. Le temps, demeuré lourd et couvert durant la matinée, ne s’était pas associé à la solennité du jour. Une atmosphère accablante avait régné sur la ville. »
«Dans la soirée, les nuages s’étaient dissipés, mais le ciel était resté chargé de vapeurs qui voilaient la lumière des étoiles et ne laissaient filtrer de la lune qu’une clarté illusoire.»
«Oppressés par la chaleur, les habitants avaient déserté l’intérieur de leur maisons et s’étaient mis à l’aise sous leur galerie, armés d’un éventail de fortune pour combattre le manque d’air. Certains, préférant la promenade, avaient gagné les rues et marchaient à petits pas, en devisant à voix basse.»
«À sept heures un quart, une première secousse brève, à peine perceptible, ébranle le sol. Puis commencent à déferler des vagues trépidantes qui bientôt transforment le sol en une mer tumultueuse. ‘Des parties de montagnes s’écroulent, raconte Nicolson, …les édifices les plus superbes et qui paraissaient les plus solides s’ébranlent, perdent leur aplomb, se décomposent et s’écroulent avec un horrible fracas ; les cloches sonnent d’elles-mêmes, mais ne donnent que des sons discordants...’»
«Dès les premières secousses, ceux qui par bonheur se tenaient sous leur galerie s’étaient jetés dans la rue. Combien n’eurent pas le temps d’accomplir ce geste sauveur !»
«Le futur fondateur de la République, Anne Alexandre Pétion, échappe ce soir-là miraculeusement à la mort. Ses parents habitaient rue d’Orléans, à l’emplacement où s’élève l’ancien Palais Législatif, abritant aujourd’hui (1975) le Département des Affaires Sociales… Dès les premières trépidations, son père, le colon Sabès, s,est élancé dans la rue avec sa concubine, dame Ursule, mère d,Alexandre, et sa fille Suzanne. Dans l’affolement général, on oublie le nourrisson à peine âgé de deux mois. Une tante d’Alexandre, qui s’est mise elle aussi à l’abri dans la rue, se souvenant de l’enfant, se précipite dans la maison qui craque de tous côtés. Elle atteint le berceau, enlève le bébé, et tandis qu’avec son précieux fardeau elle regagne la rue en courant, la maison s’effondre dans un effroyable grondement. (3) »
«Sous les débris de bois, de pierres et de meubles fracassés qui jonchent l’emplacement des maisons, des voix chères crient au secours, des mourants râlent, des blessés suffoquent… Armés de torches ou de lanternes à lueur roussâtre, des rescapés du cataclysme vont et viennent, à la recherche de leurs proches enfouis sous les décombres… Nuit d’effroi, peuplée de cauchemars et de ruines, qui paraîtra éternelle ! »
‘Le jour montra toute l’horreur de cette scène déchirante. Un sol entrouvert en mille endroits, des défenseurs de la patrie ensevelis sous les ruines des casernes ou des hôpitaux, des prisonniers écrasés sous les débris de la geôle, les montagnes voisines de la ville dégradées et affaissées ; enfin, des monceaux de décombres couvrant toute l’étendue d’une ville où il n’y avait d’autre abri que celui des arbres qui indiquaient la direction des rues ; tel était le tableau que contemplaient les infortunés, s’estimant trop heureux encore, lorsqu’ils n’avaient à déplorer que les pertes de la fortune, et qu’ils ne découvraient aucun objet cher à leur tendresse parmi deux cents cadavres. ’ (4)
«Le gouverneur de Nolivos et l’intendant de Bongars ont réquisitionné les pièces de toile en dépôt aux magasins du roi. De leur côté, les capitaines de navire mettent à la disposition des sinistrés la voilure de leurs vaisseaux. Ainsi, sera-t-il possible d’élever assez de tentes pour garer des intempéries la plus grande partie de la population.»
«Car pas une maison n’est sortie intacte du désastre, et il aurait été de la plus grande imprudence de s’aventurer à l’intérieur de celles qui, quoique encore debout, étalent de dangereuses lézardes.»
«Les profiteurs de malheur n’ont pas tardé à surgir, leurs cabrouets chargés de vivre. Mais c’est au prix fort… et les administrateurs,… se verront obligés de fixer eux-mêmes les prix…Par contre, on enregistre des gestes de partis du cœur qui comblent de reconnaissance et de réconfort les victimes de la catastrophe…»
«…On souffre déjà terriblement de la soif. Le canal s’est sectionné en maints tronçons, et c’est dans les crevasses de la montagne que s’engloutit cette eau qui ferait tant d’heureux. Pour comble de déveine, plusieurs puits se sont asséchés. D’autres sont complètement obstrués par des débris de toute espèce…On recourra à la corvée d,eau. Transformés en gens de peine, nègres, soldats, colons riches ou pauvres, tout ce monde que le malheur commun a nivelé, s’ébranlent, en une lamentable caravane en direction de Martissans. »
«Pendant tout le mois de juin, on vit dans la plus atroce indécision. Le sol ne cesse de vaciller. Personne ne se sent le moindre encouragement à creuser de nouvelles fondations, ni même à déblayer son terrain. On préfère encore vivre sous la tente où les garanties de sécurité paraissent plus certaines. »
«Cependant, les oscillations qui de jour en jour diminuaient d’intensité, finissent par disparaître. Peu à peu l’espoir renaît…La grosse besogne qui s’offre à première vue est le nettoyage de la ville, travail ardu qui mobilisera pendant des jours des centaines de bras.»
«Des plans sont arrêtés par des particuliers pour la reconstruction. Mais la prévoyance gouvernementale, qui n’entend plus encore une fois être mise en échec, fait obligation aux propriétaires de ne reconstruire leurs maisons qu’en bois ou en maçonnerie entre poteaux. Chacun se félicite de cette sagesse de l’administration. On est prêt désormais à tout sacrifier pour s’assurer la sécurité.»
«…les administrateurs se concertent pour trouver une solution au problème aigu du logement des bureaux du gouvernement dont les locaux pour le moment sont à terre. La tâche va leur être facilitée par l’aide financière substantielle que Louis XV aura à cœur d,envoyer sans retard à sa capitale des Iles sous le Vent. »
«Pas d’espoir de restauration de ce qui subsiste du Gouvernement. Les lézardes en sont trop nombreuses. En hâte, on se met à bâtir dans la cour de l’édifice un logement de fortune dont le gouverneur devra se contenter en attendant des jours meilleurs. À côté de cette construction, on élève une méchante baraque qui servira à loger les services du secrétariat du gouverneur-général.»
«De l’Intendance, il reste encore des vestiges importants que l’on pourra utiliser après réparations. L’aile sud principalement est intacte. L’intendant Bongars est bien heureux de s’y caser en compagnie de son secrétaire. On arrivera même à loger dans cet espace réduit les services du bureau des fonds.»
«Les belles casernes de la Légion de Saint-Domingue ne sont qu’un amas de décombres…le Roi a demandé de les rebâtir sans délai… »
«Les prisons renversées ont libéré leurs pensionnaires qui, en raison des circonstances, bénéficient de la liberté provisoire. Ils sont maintenant sur les chantiers, aidant à déblayer et à reconstruire. Ces menus services en récompense desquels les malheureux espéraient obtenir une liberté définitive seront jugés insuffisants pour de telles prétentions. Bientôt rattrapés, ils seront conduits à un ancien corps de garde de la place du Gouvernement converti en prison. Quelques-uns, faute de place, seront emmenés sur les pontons ancrés dans la rade où déjà avaient été déposés deux membres de l’ancien Conseil du Port-au-Prince et un meneur dangereux. »
«L’hôpital militaire, dont la direction avait été confiée en 1769 aux religieux de Saint Jean de Dieu, dits Frères de la Charité, est méconnaissable. Pas la moindre parcelle de bâtiments demeurée intacte…On saisit l’opportunité pour envisager l’érection d’un complexe hospitalier, capable d’héberger jusqu’à cent cinquante malades. Le nouvel hôpital qui débouchera face à la rue de Penthièvre (rue Joseph-Janvier) se composera de deux salles de 80 pieds de long avec galeries aux deux façades, orientées perpendiculairement à la rue de Conty (rue Monseigneur Guilloux). À l’arrière, sur la moitié du terrain donnant vers l’est, s’élèveront, disposés symétriquement, le bâtiment des officiers de santé, celui du directeur, et enfin, le pavillon des officiers malades…»
«… Bref, la capitale semble avoir perdu son caractère. Elle apparaît plutôt mesquine et, durant de longues années, ne va faire figure que de ‘camp tartare’. »
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(1) Emplacement actuel (19750 du garage de la Santé Publique et des anciens bureaux du SCTH.
(2) La rue de Rouillé était aussi connue sous les appellations différentes de rue du Gouvernement et rue du Champ de mars, parce qu’elle aboutissait à la place d’Armes, désigné encore sous les noms de Place du gouvernement et Place du Champ de Mars.
(3) Version de l’historien Saint-Rémy (des Cayes)
(4) Moreau de Saint-Méry.
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Mises à jour du vendredi 15 janvier 2010
Des scientifiques s'étaient récemment prononcés sur l'imminence d'un séisme de cette ampleur.
1) Lire l'article de Phoenix Delacroix, journal Le Matin du samedi 27 septembre 2008, intitulé:
«HAÏTI/ MENACE DE CATASTROPHE NATURELLE / Risque sismique élevé sur Port-au-Prince».
Pour ce faire, cliquer sur Patrick Charles et Dieusel Anglade.
Voici un extrait de cet article prémonitoire:
« "Toutes les conditions sont réunies pour qu’un séisme majeur se produise à Port-au-Prince. Les habitants de la capitale haïtienne doivent se préparer à ce scénario qui finira, tôt ou tard, par arriver". Patrick Charles, 65 ans, géologue et ancien professeur à l’Institut de Géologie appliquée de la Havane, se défend d’être alarmiste. Pourtant, il n’ y est pas allé par quatre chemins quand Le Matin lui a offert l’opportunité de réagir sur le dossier de menace sismique planant sur Port-auPrince. Le vieux chercheur a répondu à nos questions avec la rigueur d’un universitaire avisé. À son avis, le danger est imminent "Dieu merci, la science met à notre disposition des instruments pouvant prévoir ces genres d’événements, tout en nous permettant de démontrer nos conclusions. C’est le temps et le hasard qui jouent en faveur de notre capitale. Une grande catastrophe plane sur notre tête ", prédit-il...»
«Dieu merci, Patrick Charles n’est pas le seul intéressé par le sujet. La question de la menace sismique sur Port-au-Prince est un sujet d’actualité. Elle a été débattue, ces derniers jours, par beaucoup de personnes, dont des intellectuels de haut rang. Les conclusions sont unanimes : Port-au-Prince risque bien de se transformer, du jour au lendemain, en un amas de ruines au terme d’une violente secousse tellurique. "Durant deux siècles, aucun séisme majeur n’a été enregistré dans la capitale haïtienne. La quantité d’énergie accumulée entre les failles nous fait courir le risque d’un séisme de 7,2 d’amplitude sur l’échelle de Richter. Mieux vaut ne pas en parler, il ne faut pas paniquer. Mais ce serait une catastrophe ", admet le responsable du Bureau des Mines et de l’Energie (l'ingénieur Dieusel Anglade), intervenant récemment dans la presse.»
2) Lire aussi l'article de Rick Callahan de l'Associated Press:
« Scientists warned Haitian officials in 2008 that the country was ripe for a major earthquake ».
Pour ce faire, cliquer sur: Eric Calais and Paul Mann.
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Mises à jour du lundi 18 janvier et du samedi 23 janvier 2010
3) Lire la série d'articles de Catalan postés sur lepost.fr:
Les raisons du séisme en Haïti : 1/3 La plaque lithosphérique des Caraïbes: Catalan 1 de 3.
Les raisons du séisme en Haïti : 2/3 L'île d'Hispaniola : Haïti et la République Dominicaine: Catalan 2 de 3.
Les raisons du séisme en Haïti : 3/3 Le volcanisme dans les Grandes Antilles: Catalan 3 de 3.
Nouvelles des «Etonnants voyageurs» en Haïti
Haiti-earthquake: Anderson Cooper outside of the National Cathedral
«C'est une vision d'horreur»
mercredi 13 janvier 2010
Haïti-séisme: effondrement du Palais national
Haïti: Palais national effonfré, BBC, 13 janvier 2010
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Pour voir d'autres images, cliquez sur:BBC.
Coeurs sensibles ? S'abstenir.
Le séisme à Haïti attendu, à défaut d'être prévisible
Source: REUTERS
Le séisme qui a frappé la capitale d'Haïti était attendu à défaut d'être prévisible en raison de la proximité d'une « faille décrochante » qui traverse les Caraïbes, selon un chercheur de l'Institut de physique du globe de Strasbourg. Lire la suite l'article
Le tremblement de terre de magnitude 7 survenu mardi soir a provoqué l'effondrement de nombreux bâtiments à Port-au-Prince, mais on ignore pour l'heure le nombre de victimes.
« On sait que Port-au-Prince a été détruite en 1751 et en 1771 par des séismes. Si c'est la même faille qui a rompu, 250 ans après, on a accumulé suffisamment de contraintes pour produire un séisme de telle magnitude », a expliqué mercredi à Reuters Jérôme van der Woerd, qui est également chercheur au CNRS.
« Il s'agit d'une faille décrochante ou de coulissage horizontal qui traverse seulement la croûte et permet à la plaque Caraïbe de se déplacer vers l'est par rapport à la plaque Nord-Américaine », a-t-il précisé.
Au contraire des séismes résultant de la plongée verticale d'une plaque tectonique sous une autre, ceux résultant des mouvements latéraux des failles décrochantes restent superficiels. Celui d'Haïti a eu lieu à 10 ou 15 kilomètres de profondeur.
La faille qui a bougé est connue sous le nom de faille d'Enriquillo. Orientée est-ouest et longue de 300 kilomètres, elle traverse Haïti et la République Dominicaine, les deux États qui se partagent l'ancienne île d'Hispaniola et avance d'environ 8 mm par an.
Cette analyse ne rendait pas pour autant le séisme prévisible, selon Jérôme van der Woerd, des séismes de plus faible amplitude pouvant se produire dans des intervalles de temps plus rapprochés.
Doit-on s'attendre à de nouveaux séismes dans la zone, au-delà des répliques probables ?
« On est incapable de dire si ce sera dans quelques mois, quelques jours ou quelques années, mais le potentiel est là », estime le chercheur qui note que la faille n'a rompu « que » sur 50 kilomètres.
« Les contraintes aux extrémités de la rupture se sont accrues et il y encore de la place pour d'autres séismes de magnitude 7 », conclut-il.
Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet
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L'article original est publié ici.
Voici un autre article intéressant:
Haiti: séisme du 12 janvier 2010
- Que s'est-il passé: la géologie du séisme
- Le séisme en images
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Haïti: un «chaos total», un gouvernement «disloqué»
mardi 12 janvier 2010
Haïti, 12 janvier 2010: un puissant séisme de magnitude 7,3 (échelle Richter)
Un hôpital se serait effondré: Haiti-séisme 4/The NY Times
Un article de Jacqueline Charles du Miami Herald: Haiti-séisme-6/J Charles
Quartier général Minustah partiellement détruit: Haiti-séisme-8/Le Monde.fr
D'autres nouvelles audio/video de CNN:
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Nouvelles additionnelles:
Haiti-séisme-14/Cyberpresse.ca
Haïti, séisme.- Photo: Ivanoh Demers, La Presse, 13 janvier 2010
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Haiti-séisme-18/Radio-Canada: un chaos total
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À suivre