mercredi 4 mars 2009

Haïti / Port-au-Prince / inondations

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Une vue d'une ruelle à la suite des averses du lundi soir

(Photo: Mercidieu Moranvil, 3 mars 2009)
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En arrière-plan, une école primaire au milieu des eaux boueuses
(Photo: Mercidieu Moranvil, 3 mars 2009)
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Une dame en train de laver ses vaisselles encombrées de boue
(Photo: Mercidieu Moranvil, 3 mars 2009)
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Des familles sont obligées de se réfugier sur des toits des maisonnettes
(Photo: Mercidieu Moranvil, 3 mars 2009)

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Le décor à la ruelle Emmanuel, Warf de Jérémie
(Photo: Mercidieu Moranvil, 3 mars 2009)
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Une situation alarmante

Par Valéry DAUDIER et Carlin MICHEL, Le Nouvelliste, 3 mars 2009
daudiervalery@yahoo.fr
Les averses qui s'abattent sur la capitale depuis jeudi soir sont inquiétantes, vu la situation alarmante qu'elles engendrent notamment dans des zones vulnérables où plusieurs maisons sont inondées. Le nettoyage des maisons regorgées de boue et l'évacuation des eaux qui dévalent certains endroits de la zone métropolitaine constituent un grand défi pour les résidents.
Les mains aux mâchoires, le visage accablé par la détresse, Paulette, depuis jeudi soir, est refugié sur le toit de la maison de son voisin à la ruelle Berno, au Wharf de Jérémie, pour ne pas être emportée par des eaux qui envahissent tout le quartier. « Depuis jeudi soir, je me réfugie ici, car je n'ai pas d'autre endroit où aller. Je préfère passer toutes les nuits sous la pluie sans dormir, au lieu de risquer ma vie dans ma bicoque », déclare-t-elle désespérément, sous le regard discret de ses filles qui s'attendaient à une visite salvatrice.
Le même scénario se joue un peu partout. Il est 2h30 p.m. Des résidents, toujours sur le qui-vive, continuent de s'efforcer d'évacuer des vases d'eau et de boue qui encombrent les multitudes de maisonnettes construites anarchiquement dans ce quartier populaire fourmillant de corridors. Cependant, par prudence, ceux qui ont un lieu de refuge, disent ne pas souhaiter continuer à vivre cette dure expérience qu'ils pratiquent depuis le début du dernier week-end. Ceux qui n'ont pas de lieu de refuge, tout en restant vigilants, l'oeil grand ouvert, redoutent de nouvelles inondations.
« Les canaux sont bouchés, il n'y a pas de travaux de curage qui s'effectuent. Donc, si rien n'est fait pour pallier la situation, nous ne cesserons d'être inondés », lâche Ronald, un riverain du quartier, frustré devant la situation, s'insurgeant du fait que les autorités oublient la zone. Par ailleurs, il dénonce l'attitude de certains individus qui s'amusent à profiter de ce genre d'occasion pour régler leurs comptes. « Pendant le week-end, des individus nous ont réclamé notre carte d'identification, prenant notre nom, sous prétexte qu'ils allaient nous venir en aide. Je finis par remarquer que c'était quelque chose de politique », dit-il, perplexe.
Vraisemblablement, comme dans un camp de réfugiés, en voyant les journalistes de Le Nouvelliste, des dizaines de résidents font part de leurs péripéties. « Regardez notre maison. L'eau a tout emporté. Nous avons tout perdu. Nous n'avons même pas un endroit pour dormir », lâchent plusieurs d'entre eux qui prennent les journalistes pour des membres d'une organisation à vocation humanitaire. Le besoin d'aide se lit sur leurs visages.
La situation est aussi difficile dans certains quartiers de Bourdon. La rivière dite rivière de Bourdon a été en crue pendant les récentes averses. Au bord de cette rivière, des têtes de bétail sont emportées, des jardins dévastés, des terrains dénudés et des éboulements de terrain sont constatés le long de la rivière. Les riverains sont alarmés aux moindres gouttes de pluie.
Malgré les manoeuvres du Service métropolitain de collecte de résidus solides (SMCRS) à travers certaines rues de la zone métropolitaine, la situation de Port-au-Prince ne s'est pas encore améliorée. Presque toute la zone du Bas de la ville est encore dans un état exécrable et précaire. Certains tronçons de route comme celui de Martissant sont toujours impraticables, la circulation était encore au ralenti au niveau de certaines rues de la zone métropolitaine où sont encore jonchées des tonnes d'alluvions drainées par les eaux pluvieuses.
Face au décor alarmant que présentent plusieurs zones et artères de la capitale suite à ces averses déclenchées bien avant la saison cyclonique, la situation pourrait empirer dans les jours à venir si des mesures de prévention ne sont pas prises par les autorités pour réduire les risques et désastres face à la vulnérabilité de la zone métropolitaine.
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